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DERRIÈRE LA VITRE

Mais qu'est-ce que ce métier ?

« Le ou la "Chargé de réalisation Radio" est en charge de la conception et de la construction des émissions, socio-culturelles, musicales, documentaires, magazines. En accord avec le producteur, l’animateur ou le journaliste, il a pour mission de fabriquer l’émission. Il est l’oreille extérieure du présentateur, le premier auditeur.

Installé en régie, derrière la vitre... il ne touche pas pour autant à la console, il donne ses directives au technicien qui a charge de lui obéir ».

La réalisation radio implique une maîtrise des techniques de montage et nous étions chargés de faire le montage de nos émissions, le côté "technique" du métier, une étape cruciale.

Il nous arrivait aussi d'enregistrer avec un nagra lorsque nous étions en reportage, tâche qui, normalement gèree par les techniciens nous était officiellement pas permise... Mais tout s'apprend.


DES MOMENTS MARQUANTS DE MA CARRIÈRE

"Les Chasseurs de son"

Je viens de passer deux ans à travailler sur des dramatiques, j'en ai marre. Et voilà qu'on me propose le poste sur l'émission "les Chasseurs de son", l'émission de Jean Thévenot. Jean Thévenot ! J'ai tant regardé ses émissions de voyage à la télévision dans les années 60. "Le Grand Voyage", sans aucun doute c'est l'émission qui a déclenché en moi la passion du voyage.

Jean Thévenot, Paul Robert (non, pas l’auteur du dictionnaire), et moi ! Une équipe fantastique. Je suis restée je ne sais combien d'années sur cette émission, bien 10 ans.


Jean Thévenot

Paul Robert

Avec l'émission "les Chasseurs de son" je me souviens de quelques petits voyages bien sympa.

Le Festival de Montoire-sur-le-Loir, un festival international folklorique né en 1973, qui se déroulait sur 4 jours, autour du 15 août. Montoire c'est dans le Loir-et-Cher, ok, c'est pas très loin, mais on y est allé plusieurs fois, et c'était un festival bien sympa.

Je me souviens que c'est grâce aux " Chasseurs de son" que je suis allée à Lourdes, un endroit où sans cela, je ne serais jamais allée de ma vie.

Et je me souviens aussi d'un déplacement à Lausanne, où nous avions été logés dans un hôtel de luxe, historique, au bord du lac Léman, le légendaire Beau-Rivage Palace qui date de 1861, qui a vu passer familles royales et célébrités. Ah des hôtels comme ça, il n'y a qu'avec le travail que j'ai pu les connaitre. Les Intercontinentaux et autres etc etc...

On n'avait pas que des relations de travail, une vraie amitié s'est forgée, on s'invitait les uns chez les autres pour des dîners, c'était souvent comme cela à l'époque. Mais ça, par la suite, ça n'a plus existé, à la Radio les relations de travail ont beaucoup changé.

Dominique Calas de Ferluc a repris l'émission avec Paul Robert. Jean Thévenot est décédé en juillet 1983 à 67 ans. Je n'étais déjà plus sur l'émission.

Black and Blue

Je travaille en même temps sur l'émission "Black and Blue", une émission consacrée au jazz, créée au début des années 1970 sur France Culture par le sociologue Lucien Malson et l'écrivain Alain Gerber.

Lucien Malson, je connais son nom, il est l'auteur du livre "Les enfants sauvages" paru en 1964 dont François Truffaut a tiré son film "L'Enfant sauvage" sorti en 1970. Ce livre je l'ai étudié pendant mon année de philosophie, il m'avait beaucoup marquée.


Lucien Malson

Alain Gerber

Rencontrer Lucien Malson sur des émissions de jazz, je n'en revenais pas. Lucien Malson, philosophe et, passionné de jazz, je l'ignorais, et il a créé le "Bureau du jazz" à la Radio, en... 1961.

Des musiciens et des experts du jazz y participaient régulièrement pour partager leurs expériences et réflexions. Les habitués de l'émission étaient André Hodeir, André Clergeat, Jacques Réda, Christian Gauffre, Philippe Carles, Claude Carrière, Gilles Anquetil, Georges Paczynski, Daniel Humair, Jean-Louis Chautemps, René Urtreger, Henri Renaud, Paul Benkimoun... C'est dans "Black and Blue" que je les ai tous rencontrés pour la première fois.

Je suis bien restée 9 ans sur cette émission "Black and Blue". Lucien Malson a pris sa retraite radiophonique à la fin des années 1990. En juin 2008 "Black and Blue" a été supprimée de la grille de France Culture, le seul élément fondateur restant Alain Gerber étant "remercié", en même temps que toute une génération que j'ai bien connue, Claude Carrière, Jean Delmas… la chaîne ayant décidé de "rajeunir" ses rangs...

Lucien Malson a été mon deuxième père de radio.
Lucien Malson est décédé le 27 janvier 2017 à l'âge de 90 ans.

Après avoir un peu travaillé sur des documentaire et magazines de France Culture, j'ai travaillé principalement sur des émissions musicales du programme musical de France Culture et de France Musique.

Jusqu'à présent, j'étais exclue des émisions de France Musique parce que je ne savais pas lire le solfège, je ne pouvais pas suivre les partitions lors des enregistrements et du montage des concerts classiques. Mais en 1975 Louis Dandrel est nommé directeur de France Musique...

Louis Dandrel... Une révolution à France Musique

Journaliste et critique musical au journal "Le Monde" depuis 1965,
Louis Dandrel est nommé à 36 ans directeur de France Musique en 1975.
Un précurseur, un passionné. Il dirigera France Musique de 1975 à 1977. Une époque fabuleuse pour nous tous qui avons travaillé pour lui.

au studio 105
Louis Dandrel

Une équipe ! La jeunesse ! Louis Dandrel (36 ans) + Alain Durel (34 ans)

Avec eux arrive la simplicité et la jeunesse. Les portes de leurs bureaux sont ouvertes, ils viennent en studio pendant que nous diffusons. On se tutoie.

au studio 105
Alain Durel

Des dizaines de nouveaux producteurs débarquent, appelés par Louis Dandrel, ils n'ont jamais fait de radio, ce sont de jeunes musiciens, de jeunes compositeurs, ou qui n'ont rien à voir avec la musique. On les croise à l'entrée du studio de France Musique... "J'ai une émission, tu veux la faire avec moi !". Ça se passe comme ça.

C'est ainsi que je commence en 1976 à travailler pour France Musique, et.... par une émission de musique classique, qui s'appelait "la Critique des Auditeurs", ou plutôt "Discothèque 76, la critique des auditeurs" présentée par Pierre-Louis Asselineau, un jeune professeur d'Allemand dans un cours privé, passionné de musique classique, qui n'avait jamais fait de radio auparavant. L'émission était en direct tous les samedis en début d'après-midis. Les auditeurs étaient conviés à écouter des œuvres en aveugle et à voter pour élire la version qu'ils considèraient comme la meilleure. L'émission a perturé jusqu'en 1978, au départ de Louis Dandrel.

Moins de deux ans plus tard, Louis Dandrel est contraint au départ. Louis Dandrel a été le directeur de France Musique de 1975 à 1977. Il a révolutionné France Musique. Jazz et pop voisinaient avec le classique. Il a ouvert cette chaine bien poussiéreuse à la musique du monde. Du coup, moi qui était passionnée par le voyage, qui connaissais déjà plusieurs cultures, j'y ai trouvé ma place.

Louis Dandrel est décédé le 22 janvier 2021, à l’âge de 82 ans.

LA MUSIQUE DU MONDE

Avec ce bouleversement à France Musique, la 2 ème corde à mon arc s'est révélée. Comme je voyageais beaucoup, parallèlement, pour mon plaisir, je connaissais bien les cultures du monde. Et j'ai naturellement trouvé ma place sur les émisisons de musique du monde.

"Les chants de la terre"

Superbe émission "Les chants de la terre" sur France Musique, animée par Aris Fakinos et Jacques Maunick. J'ai travaillé en équipe avec eux pendant cinq ans. L'émission était un petit magazine de musiques traditionnelles, musiques world, avec des interviews et aussi des enregistrements de musiciens en live en studio.

Aris Fakinos, écrivain grec, journaliste, s'est installé à Paris en 1967 après le coup d'État des colonels, fuyant la censure et s'engageant pour le retour de la démocratie en Grèce. Ancien professeur à l'Institut français d'Athènes, il avait abandonné l'enseignement dans les années 60 pour se consacrer à la littérature et au journalisme.

Jacques Maunick, est journaliste et producteur à RFI.
Il est le frère de l'écrivain poète mauricien très connu Édouard Maunick, avec qui j'ai eu la chance de travailler une fois à RFI.
Avec Jacques Maunick j'ai appris à monter "journalisme sec".
Aller à l'essentiel : l'information, l'information !


Aris Fakinos

Jacques Maunick

Là encore nos rencontres ne se limitaient pas aux studios et cellules de montage de la Radio. Nous nous voyions en dehors pour des dîner. Je connaissais Roselyne, la compagne d'Aris, et Viiviane, l'épouse de Jacques.

Aris Fakinos a fortement contribué à la diffusion de la culture grecque en France et de la musique traditionnelle grecque, Des concerts étaient produits à Radio france d'où sont sortis des disques Ocora que dirigeait à cette époque Pierre Toureille, l'ensemble vocal Théodore Vassilikos, Domnia. Samiou, auxquels j'ai participé.

Aris Fakinos est décédé le 3 mai 1998 à 63 ans à Montreuil où il vivait.


Pierre Toureille

Jacques Maunick, lui, connaissait très bien le continent africain. Il avait le don de découvrir et de faire venir en studio des musiciens que personne ne connaissait. C'est dans cette émission que j'ai rencontré, et entendu chanter pour la première fois, Idir, dont le chant m'a tellement bouleversée. L'un des artistes que j'ai suivi tout au long de sa carrière, que j'adorais, que j'ai essayé de voir sur scène quelques fois.

Je me souviens aussi de Geoffrey Oryema. On est en 1977, Geoffrey Oryema a 24 ans, il vient d'arriver clandestinement en France après l'assassinat politique de son père, fuyant la dictature d'Amin Dada. Il chante dans notre studio, c'est la première fois qu'il est enregistré à Paris. Et c'est hyper émouvant.

Jacques Maunick est retourné à Maurice maintenant depuis longtemps.

Le Programme Musical de France Culture

Guy Erismann a créé ce bureau de production d'émissions musicales au sein de France Culture en 1965. Il a été en même temps le directeur musical du festival d'Avignon pendant 25 ans.

J'ai longtemps travaillé pour les émissions du programme musical de France Culture.


Guy Erismann en 1978

Moi au festival d'Avignon en 1982

Lui succède Jacqueline Muller. Jacqueline Muller signait déjà des émissions pour le programme musical de France Culture. De 1989 à 1999, elle devient responsable du Programme Musical de France Culture, qui comprend alors 33 heures d’antenne hebdomadaires. Jacqueline Muller a consacré toute sa vie professionnelle à la diffusion de la musique, de "toutes" les musiques.

Le programme Musical de France Culture, c'est la grande époque d' "Euphonia". "Euphonia" était une émission diffusée sur une semaine chaque jour, chaque après-midi de la semaine. Chaque semaine avec un sujet et des producteurs différents. On travaillait pendant 3 semaines sur "une" émission, une semaine pour les enregistrements, une semaine de montages, et une semaine de diffusions. On préparait le conducteur chaque matin, et on diffusait en direct, une heure en direct à 14 hres, on mixait en direct ! Un énorme travail, une émission passionnante à réaliser.

C'est aussi la grande époque de la présence de France Culture au festival d'Avignon.

Jacques Dupont

J'ai beaucoup travaillé avec Jacques Dupont, qui est arrivé au Programme Musical après avoir fait de la radio à Mons en Belgique. Encore un passionné du voyage, de l'Inde mais aussi amoureux du Portugal.

J'ai réalisé de nombreux "Euphonia" avec Jacques Dupont.
Je suis allée au Portugal avec lui, et au Pakistan.


Jacques Dupont et Jean-Claude Aymé
Lors de notre mission à Lisbonne

La mission au Pakistan, je me suis battue pour l'avoir !
Dans notre métier, on était affecté à une émission par un-e planificateur-trice qui recevait les demandes de la production des chaines, notre premier "chef" ! C'est bien grâce à l'intervention de Jacques auprès de ma direction que je l'ai eue cette mission.

Et ça a été quelque chose ! Fin Juin 1988, juste avant l'arrivée de la moussson, chaleur excessive, bien couverte de la tête aux pieds... et bien "surveillée".

En une semaine nous sommes allés dans plusieurs villes du pays, Islamabad, Peshawar, Keita, et jusqu'au Sind au sud, à Karachi. Nous devions enregistrer des musiciens de qawwalî, dont les frères Sabri, un groupe phare du qawwali au Pakistan, étaient invités à venir se produire lors du festival d'Avignon au mois de juillet dans le cadre de la "Nuit des musiques du Pakistan", le 21 juillet 1988 au Cloître des Célestins. Au retour nous avons préparé une semaine d'émissions "Euphonia". que nous avons transmises en direct lors de ctte nuit.

Marguerite Duras, je l'ai rencontrée !

C'est l'un des souvenirs marquants de ma vie radiophonique au temps du programme musical de France Culture.

Elle vivait à l'époque seule dans sa maison de Neauphle-le-Château. Gérard Tourtrol a réalisé une interview pour France Culture, dans le cadre de l'émission Le Rythme et la Raison. Nous somes allés à Neauphle-le-Château, je ne sais plus si c'était l'automne ou l'hiver, il faisait très mauvais temps, froid, humide.

Et je peux vous dire que je n'ai jamais oublié, le souvenir que j'ai de ma rencontre (toute intimidée) avec Marguerite Duras m'a marquée pour toujours.

Et quand je regarde les films, tirés de ses livres, j'ai vraiment l'impression que je la connais cette jeune femme que l'on voit dans les films, l'Amant, le barrage contre le Pacifique.

Marguerite Duras, pour moi, c'est aussi Nevers, dans le film "Hiroshima mon amour" d'Alain Resnais (1959), dont Marguerite Duras écrivit le scénario... à Nevers. Et moi je connais bien Nevers, parce que j'y suis allée très souvent pour le festival de jazz, durant plusieurs années.

Marguerite Duras est décédée le 3 mars 1996 (à 81 ans).

Alain Weber

Un grand voyageur, tout comme moi. Fasciné par l’Orient, l'Inde, l'Asie Centrale. Alain Weber était du signe du cancer tout comme moi. De vrais gamins tous les deux ! Mais qu'est-ce qu'on s'est amusé avec l'outil radio et notre imaginaire.

Lui aussi a été un découvreur de talents. Il était le directeur artistique du groupe "Les Musiciens du Nil" qu'il avait découvert en voyageant en Egypte.


Alain Weber

Il aimait la musique de variété, tout comme moi. Il m'a fait découvrir l'Italien Franco Battiato. Il m'a fait découvrir le groupe Indochine... début des années 80, interview de Nicola Sirkis tout juste 20 ans, au sortir d'une séance d'enregistrement de leur premier disque, quel souvenir !

Le top : une émission qui allait être diffusée le 1er avril où l'on racontait qu'une tribu indigène venait d'être découverte par des explorateurs au fin fond de Bornéo, une tribu qui n'avait jamais eu de contacts avec l'Occident. Une grosse blague, mais un vrai reportage radiophonique avec des musiques découvertes au sein de cette tribu.

Christian Poché

Christian Poché était compositeur, critique musical, musicologue et ethnomusicologue, Français né à Alep, en Syrie en 1938. Il était reconnu pour ses contributions aux musiques du monde, en particulier les musiques arabes et arabo-andalouses.

Il a été producteur à Radio France depuis 1980, il a produit de nombreuses émissions de musiques traditionnelles, dont j'ai été la réalisatrice. C'était quelqu'un de très gentil, toujours de bonne humeur, prévenant, généreux, avec qui j'ai beaucoup aimé travailler.

Il est décédé le 3 décembre 2010 à Paris à 72 ans.


Christian Poché

Jacques Erwan

Avec Jacques Erwan je partageais ma passion du monde lusophone, le Brésil et le Portugal, et de la musique populaire brésilienne. Avec lui j'ai collaboré sur des émissions "Le rythme et la raison" et surtout sur une mission importante qui s'est déroulée au Brésil en mai 1991.

En une semaine, nous avons fait le "tour" du pays, avec un Brazil Pass. Rio de Janeiro - Salvador de Bahia - Belo Horizonte - Rio de Janeiro. Dès le premier jour nous somes allés l'après-midi chez Caetano Veloso, chez lui dans son appartement à Leblon. Je passe sur les heures que j'ai passées assise à côté de Caetano...

En est sorti une série d'émissions intitulée "Caetano Veloso, Là où je suis né passe un fleuve" titre tiré de sa chanson "Onde eu nasci passa um rio" (diffusion : du 01 au 04/07/1991).

Et une autre série intitulée "Un été Brésilien" a mis en valeur les richesses musicales du Brésil. Nous avons rencontré et enregistré Carlinhos Brown et mes amis de la "Companhia Clic" à Salvador, et à Rio de Janeiro nous sommes allés faire une interview de Gilberto Gil, chez lui, à São Conrado.

Nous avons enregistré des interviews de Marisa Monte, Legiao Urbana, puis au Rio Show Festival, Dorival Caymmi (77 ans) et Tom Jobim (64 ans), Paulinho da Viola, Gilberto Gil, Flavio Venturini, Beto Guedes, Guillerme Arantes. Je me trrouve dans les coulisses à quelques centimètres de... Tom Jobim...

Ces noms n'évoquent rien pour vous, vous pensez bien que pour moi ils étaient des artistes qui comptent pour moi.

J'ai aussi réalisé un "Coda - Cesaria Evora" avec Jacques Erwan, 5 émissions (diffusion : 10/11/1992).

Jacques Erwan est décédé le 6 décembre 2020.

Les concerts

En même temps j'assurais la retransmission de nomnreux concerts de musique du monde, qu'ils soient enregistrés dans les studios de la maison de la Radio ou en extérieur, dans des salles parisiennes, surtout le Théatre de la Ville et la Cité de la Musique, l'Institut du Monde Arabe, ou dans des festivals de province.

Mon arrivée au bureau du jazz de France Musique

A la rentrée de 1998, on m'a confié le poste de la réalisation des émissions au sein du Bureau du Jazz. J'avais par le passé déjà pas mal travaillé sur les émissions de jazz. C'était Xavier Prévost qui avait pris la suite d'André Francis, et était à la tête du Bureau du Jazz.

Je suis restée en équipe avec Xavier jusqu'à mon départ de la radio en 2007. C'est à dire 9 ans.

Xavier Prévost
Xavier Prévost

J'aimais l'image et j'ai travaillé sur le son

J'ai réalisé le sonore comme si je construisais un film.
La réalisation m'a permis de retrouver ce qui avait été mon premier rêve professionnel, le journalisme.

J'aimais surtout les backstages, et j'ai trouvé mon bonheur sur les plateaux des concerts, des festivals.
C'est ce que j'ai le plus aimé de mon métier.

La transformation numérique a été un bouleversement. Je ne me débrouillais pas mal, mais les jeunes qui débarquaient dans notre métier en avaient bien plus la maîtrise que nous et notre longue expérience de la radio ne servait plus à grand chose.

Je suis une invisible

Je n'ai cependant pas reçu la reconnaissance que j'espérais par ce métier. J'étais tenue, par un carcan hiérarchique qui m'exaspérait, j'étais très désobeissante, pas malléable du tout. Je ne supportais plus la pression sur la disponibilité 24 heures sur 24, week-ends et jours fériés.

Vous ne me trouverez pas mon nom ni sur Wikipedia, ni sur tous les blogs de témoignages qui commencent à apparaître sur l’histoire de Radio France. Non, je n'ai fait pas partie des créateurs virtuoses du son, des équipes de France Inter la chaîne phare de la radio, ni des émissions cultes de France Culture, "Atelier de Création Radiophonique" ou "Nuits magnétiques". D'ailleurs il faudra attendre longtemps avant d’entendre dans les génériques de la radio le terme "Chargé de Réalisation" puis "Réalisation de".

J'ai lu sur Internet, pardon de ne pas citer celui qui l'a écrit, je ne l'ai pas noté.

« Dans une Société comme Radio France, il est assez invraisemblable que celles et ceux qui ont fait la radio ne disposent pas d'une fiche bibliographique qui, au-delà de renseigner les chercheurs et autres amateurs éclairés, permettrait de ne pas renvoyer l'histoire de la Radio uniquement à celles et ceux qui ont été au micro ».

Alors, moi, j'ai trouvé une compensation : le voyage. Il est devenu ma raison de vivre, ma soupape de survie.

Mais voilà qu'aujourd'hui, l'Intelligence Artificielle commence à parler de moi !
Il paraît que mon parcours, je cite l'IA... « illustre les défis et les évolutions du monde de la radio en France, ainsi que l'impact des changements institutionnels sur les carrières des professionnels du secteur ». Je n'arrive pas à y croire...

Trente quatre années de carrière et de rencontres

Mes très bons souvenirs, ce sont mes rencontres, comme dans la vie. Dans ce métier on rencontre beaucoup, beaucoup de monde. On fait des rencontres exceptionnelles, des célébrités que le commun des mortel n'aurait jamais la chance de rencontrer. On vit des moments que l'on n'aurait jamais eu la possibilité de vivre, on a accès à des lieux que l'on n'aurait jamais vus, et on vit des situations très privilégiées.

J'ai particulièrement aimé le backstage, la vie avec les musiciens et les techniciens, et l'atmosphère des festivals.

Les bons souvenirs ? il y a des personnes avec qui j'ai travaillé (pas tous, je dois le dire...) qui m'ont beaucoup apporté humainement, des collaborations devenues des amitiés. Je n'oublie pas les techniciens avec qui j'ai passé de super moments, surtout quand nous étions en déplacement dans les festivals, l'entente était toujours merveilleuse.

J'ai dû oublier dans cette page quelques-unes de ces personnes qui ont beaucoup compté pour moi.
Pardonnez-moi.

Trente quatre années de carrière, cela en fait des rencontres !

au studio 105 Le Mans en régie exterieur

MA VIE AVEC LE JAZZ   

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