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Quand j'étais petite, je sortais le samedi en compagnie de mon père, au Bois de Boulogne, et l'on allait jeter du pain aux canards et aux cygnes. J'étais fière de mon père, et comme toutes les petites filles, je le trouvais très beau. Il était grand (enfin il me semblait car avec ses 1m 70, il ne l'aurait pas été considéré de nos jours) et il avait des yeux gris-bleus. Un bel homme, oui.
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Ma grand-mère venait à la maison chaque après-midi. Elle cousait beaucoup. Elle m'avait appris à coudre. Nous avions une machine "Singer" à pédale, qui balançait, et j'y arrivais fort bien. |
Mes grand parents |
Avec mon grand-père |
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Mes tantes, côté maternel, ont été très présentes parce qu'elles habitaient tout près, tout comme ma grand-mère.
Au quatrième étage de notre immeuble vivait ma marraine. Lucienne était ma tante, la soeur la plus âgée de ma mère et elle est devenue ma marraine. Elle vivait avec un "monsieur", que je considérais comme mon oncle, qu'elle a fini par épouser bien plus tard, et que j'ai toujours appelé "Chouchou". Elle n'a jamais eu d'enfants. Enfin, c'est ce qu'on m'avait toujours dit, mais un jour, bien plus tard, elle me raconta qu'elle avait été enceinte et qu'elle avait avorté. A cette époque !!! Lui, avait trois fils d'un premier mariage. J'étais émerveillée par ses photos sur lesquelles elle ressemblait à une gitane.
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Elle avait eu autrefois dans sa jeunesse une vie qui me faisait rêver. Elle était allée en Afrique ! Car elle avait été amoureuse d'un officier de marine. On était dans les années 30. Il travaillait sur les cargos. Elle l'avait suivi au Sénégal.
Je me disais qu'à l'époque, cela devait avoir été une aventure hors du commun. Je rêvais sa vie au travers des photos de l'album familial, où on la voyait au côté de ce bel officier, tout vétu de blanc, comme dans les films d'Humfrey Bogart.
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Face à nos fenêtres vivait ma tante Fernande, l'autre soeur de ma mère, habitait dans l'immeuble juste en face, face à nos fenêtres.
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Elle, elle s'était mariée une fois, avait divorcé,
et elle avait eu un fils.
Mais toujours sans mon père, qui restait à la maison, à regarder la TV. D'ailleurs mon père ne nous accompagnait jamais quand nous allions rendre visite à ma marraine au quatrième étage, même quand c'était pour y passer le réveillon. Ma mère était atteinte d'une maladie du sommeil, qu'aucun médecin n'est arrivé à soigner, et elle s'endormait sur le siège du cinéma. J'adorais les films de péplum et Victor Mature. J'avais quel âge ? 5/6 ans.
Qui eux aussi venaient du Nord de la France. Mon père et le père de ma copine s'étaient rencontrés au régiment. Ils venaient tous deux de la mine, et de la même région. Après le régiment, ils ont décidé de ne plus rentrer au pays, et de ne jamais plus retourner à la mine. Ils sont partis pour Paris. Mon père a trouvé un emploi d'ouvrier chez Renault. Ils se sont mariés les deux copains, avec des "filles du Nord". Et nous les filles de nos parents, nous habitions dans la même rue, mais nous n'allions pas à la même école, et nous nous voyions à chaque fois que nos parents s'invitaient pour boire le café le soir, une fois chez l'un, une fois chez l'autre.
A eu quelque ressemblance avec celle de ma marraine. Comme elle je n'ai pas eu d'enfants, et je pense que mon goût pour l'aventure m'est venu de cette photo qui la représentait amoureuse d'un bel officier de marine habillé de blanc. Je peux dire que j'ai bien été ce qu'on appelle "une fille unique" toute ma vie.
