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Elle était belle sur ses photos de jeunesse,
tout comme ses soeurs d'ailleurs.
Mais l'obésité ensuite s'est emparé de son corps et l'avait déformé. J'ai été marquée toute mon enfance, par les séjours réguliers qu'elle faisait à l'hôpital pour suivre des cures d'amaigrissement.
+ DE PHOTOSMa grand-mère maternelle est née à Dunkerque.
Mon grand-père est né dans une petite ville au sud de Dunkerque, Coudekerque-Branche.<
Je n'ai jamais connu mes grand-parents paternels, ils étaient déjà décédés.
Peut-être avais-je, de ce fait, des ancêtres Belges ? Je ne suis pas remontée plus haut dans mes recherches.
Dans mon imagination de petite fille, j'aimais me raconter que le type très méditerranéen de ma grand-mère ainsi que de mes tantes avait pu être hérité de l'époque du roi d'Espagne Philippe II, du temps où il envahissait les Pays Bas. J'avais peut-être des ancêtres espagnols, qui sait ? J'aimais cette idée venue de mon imaginaire, car elle me faisait rêver à des milliers d'aventures.
1885 c'est la date de la mort de Victor Hugo, je connaissais ainsi par coeur la date de la mort de Victor Hugo.
Dunkerque était alors le 3 ème port de France, où arrivaient les matières premières nécessaires à l’industrie émergente, les laines d’Argentine pour l’industrie textile de Roubaix et Tourcoing, les lins de Russie pour Armentières et Lille, les minerais pour l’industrie métallurgique du bassin houiller de Valenciennes ou de Maubeuge
J'ai gardé un souvenir très fort de ma grand-mère parce qu'elle venait tous les après-midis chez nous et j'ai grandi à ses côtés.
C'était une maîtresse-femme, rien que par la corpulence, et j'avais été frappée sur ses photos par cette allure de force qui émanait de son port altier.
Par la suite, quand, je ne sais pas, ils ont émigré vers Paris.
![]() Mes grands-parents en 1933 |
![]() Ma mère est la 2 ème à gauche, |
Elle était "brocheuse", tout comme ses deux soeurs. Curieux métier, il s'agissait de secouer des liasses de pages de journaux ou de "brochures", avant de les faire passer sous une machine. Elle travaillait dans une usine de brochure, qui était dans le quartier.
La brocheuse, c'était dans le passé celle qui brochait un livre, c'est-à-dire qui autrefois assemblait, pliait et cousait les feuilles du livre, puis le recouvrait d'un papier. Ce corps de métier disparut progressivement avec la mécanisation des tâches de reliure au début du 20 ème siècle.
Aujourd'hui, la brochure a été absorbée dans le processus de reliure, cependant le nom de "brocheuse" est encore attribué à la machine qui automatise la réalisation des documents brochés.
C'était une habitude qu'elle avait prise depuis la guerre, quand mon père était absent, prisonnier, et ma mère seule. Elle venait tenir compagnie à ma mère.
Après la guerre, ma grand-mère a continué à passer l'après-midi chez nous, quand la journée, mon père était au travail.
Mon père était ch'ti et mineur à 14 ans.
Il est né dans un tout petit village du Pas-de-Calais, Hersin-Coupigny, situé au cœur du bassin minier.
La commune a été formée par deux sections autrefois nettement séparées : Hersin et Coupigny.
Hersin est une commune très ancienne qui remonte à l'époque de l’établissement des Romains en Gaule.
Les traces qui ont été découvertes dans le village datent du premier siècle.
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Après des années de paix au début de la conquête romaine, le village a subi de fréquentes incursions de pirates saxons qui progressèrent à l’intérieur des terres. Ce sont des Saxons que proviennent les noms de lieux se terminant en « in » : Barlin, Gauchin, Verquin... que l'on rencontre dans le Pas-de-Calais. L’orthographe même du nom Hersin a subi de nombreuses variations selon les époques : Hersim, Hersingn,Hersins, Herchin, Herzin.
Le village d’Hersin dépendait du château de Béthune et de son seigneur qui exerçait les droits de haute justice. Quand la ville de Béthune passa dans le domaine du Comté de Namur, ce dernier devint alors justicier d’Hersin.
Il y a eu à Hersin une famille seigneuriale qui semble avoir été très puissante au 12 ème et 13 ème siècle. L'Histoire raconte que :
• En 1226, Hugues d’Hersin est de retour de la croisade, où il avait vaillamment combattu.
• En 1253, Eustache d’Hersin donne six mesures de terre à la Maison Gaudiempre.
• En 1250, Robert et Eustache d’Hersin sont mentionnés comme hommes liges du seigneur de Béthune.
En 1631, Philippe IV, roi d’Espagne, céde ses droits de haut justicier à Antoine de Coupigny, pour la somme de 6 000 livres et ce droit passa aux différents propriétaires de la terre de Coupigny.
En 1726, Gilles d’Hersin se fait religieux et vend 28 moncaudées de terre à Jacquemont. Le prix de cette vente est donné à sa congrégation. A partir de cette époque, on ne parle plus de la famille d’Hersin dans l'Histoire.
Les familles d’Hersin, puissantes au 13 ème siècle sont tombées ensuite dans la gêne et la pauvreté et ont dû vendre peu à peu les terres et les biens de leurs ancêtres.
Sources ☞
https://ville-hersin-coupigny.fr
Comité Historique d’Hersin-Coupigny et Louis Jeanson
Direction des Antiquités Historiques. Villeneuve d’Ascq
Hersin-Coupigny était un modeste village au 19 ème siècle. Mais le village a connu un développement considérable entre 1854 et 1962 avec l’essor de l’industrie du charbon.
La commune était le siège de plusieurs sites d’extraction et avait la particularité d’être située stratégiquement sur la voie ferrée conduisant de Bully-les-Mines à Saint Pol-sur-Ternoise.
Cette intense activité économique s’est accompagnée d’un développement urbain. Aux anciens hameaux de Gavion, Bracquencourt, du Blanc Mont, se sont ajoutées les cités et "corons" de la Longue Pierre, du Calvaire, de Béclet, du Moulin, des numéros 2, 9 et 10. L’exploitation minière a laissé des traces dont de nombreuses friches industrielles.
Mon père a vécu la jeunesse de tous les gamins de cette région : on les "envoyait à la mine". Il y a été envoyé dès l'âge de quatorze ans. "Germinal" c'est un peu l'histoire de mon père. C'est l'histoire de tous les enfants qui naquirent dans les familles ouvrières des régions de mines, en France comme ailleurs. Ma famille comptait des silicosés.
![]() Mon père |
![]() Mon père au foot, debout à l'extrême gauche |
![]() Les frères de mon père René, Louis, André, et derrière, leur père, je pense + DE PHOTOS |
![]() Sur cette photo qui date de 1930, assis à gauche se trouve Victor Louis Pruvot, le père de mon père. Debouts : Adrienne la soeur de mon père (ma tante), et Marie Marc, que je n'ai jamais su qui elle était la femme d'un "Louis", mais surement d'un autre Louis, d'un frère de mon père. |
Entre 1930 et 1932, mon père part faire son service militaire. Tous les hommes entre 20 et 25 ans devaient faire un service militaire de deux ans à cette époque. A la fin, il prend la décision qu'il ne retournera pas à la mine. Il part pour Paris où il trouve du travail comme manoeuvre aux usines Renault de Boulogne-Billancourt.
Mes parents se sont connus au cours des banquets qui étaient organisés pour la communauté des gens du nord habitant Paris. Ils se sont mariés le 3 Juillet 1937.
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Très vite après le début de la guerre 39-45, mon père a été fait prisonnier, et il est envoyé en Autriche comme travailleur-agriculteur, ce qu'il n'avait jamais été. L'Autriche avait été annexée au Troisième Reich depuis 1938.
Après sa mort, j'ai retrouvé le journal qu'il avait tenu sur un petit carnet pendant ses années de captivité.
Il comptait les jours de sa captivité, il parlait de la neige, de la glace, de l'eau gelée qu'il fallait briser pour se laver.
Et il parlait de ma mère.